C’est avec beaucoup de joie et un certain optimisme que nous avons présenté au public le spectacle à « La Lisière » à Sâles.
En effet, avec les soirées chargées en événements du mois de décembre, le succès de participation à notre spectacle n’était pas couru d’avance, malgré un programme des plus alléchants.
Après un petit apéro en guise de bienvenue, le fameux « Bouillon », avec ses gags en continu, nous a fait l’honneur de débuter la soirée.
Après 30 minutes de rires, place aux accordéonistes de Marsens qui nous ont présenté un extrait de leur magnifique spectacle tout en mouvements et en airs enchanteurs.
Nos spectateurs ont ensuite pu se délecter des chansons coquines de « Jamais le dimanche », extrait du programme de « Poya Sutra ».
Enfin, le choeur Evasion de Semsales a enchanté le public avec un tour de chansons actuelles.
Toutes ces prestations étaient entrecoupées d’une pause permettant aux gens de combler un petit creux avec une raclette ou une pâtisserie maison, sans oublier les petites soifs. Une équipe de bénévoles, que le comité remercie sincèrement pour leur aide, était sur pied de guerre pour servir tout ce monde.
Cette soirée a connu un joli succès et le bénéfice engendré permettra à l’équipe sur place à Port au Prince, de poursuivre leur travail éducatif et d’apporter l’aide nécessaire à une cinquantaine de jeunes enfants des rues.
Bonjour à tous ceux qui nous suivent. J’aimerais déjà m’excuser de ne pas avoir donné de nouvelles plus vite. Le temps passe si vite, en plus certains qui sont venus nous trouver pourront vous le dire, les journées sont peut être magnifiques sous le soleil d’Haïti mais aussi fatigantes avec nos enfants turbulents….
Je peux déjà vous assurer que vos dons sont utilisés à bon escient. Non seulement les enfants sont heureux de venir au Centre, avoir un, voire deux repas avec des légumes, de la viande et des jus, chose qu’ils n’ont souvent pas chez eux par faute de moyens. Avoir des activités lucratives et pédagogiques afin qu’ils puissent apprendre et évoluer. Cette année, au nombre de 43, on a pu constater les progrès de ceux qui étaient déjà présents la première année. Ils se sentent aussi plus en confiance, donc un peu plus turbulents, mais comprennent leurs punitions quand ils vont trop loin…Les parents sont heureux de voir leurs progrès et vous remercient, car ils savent pertinemment qu’en cas de maladie, sans ces soutiens, ils ne pourraient pas soigner leurs enfants.
Les demandes d’inscriptions sont nombreuses et nous ne pouvons bien sûr pas toutes les accepter. Nous avons une liste d’attente, qui s’allonge et nous sentons bien le désarroi des parents qui doivent attendre. Pour cet automne, comme notre quotta est de 50, nous allons pouvoir accueillir 8 nouveaux enfants. En effet, un des jeunes qui vient depuis un an a 15 ans, donc il ne pourra plus avoir le même soutien que par le passé et va céder sa place à un autre. Il continuera à venir mais comme accompagnateur bénévole pour soutenir les instituteurs et donner des leçons au plus petits. Le but du Centre est aussi de susciter l’entraide Haïtienne, qui était plus présente par le passé, afin qu’elle reprenne le dessus. En agissant ainsi et en leur parlant, ils comprennent l’importance de cette entraide. Les plus grands, qui sont actuellement dans le Centre, commencent déjà à faire, soit la lecture aux plus petits, répéter leurs leçons, soit aussi à les aider à manger, à aller aux toilettes, etc…. Nous voyons peu à peu les choses évoluer et ceci est un grand pas en avant dans ce but que nous nous sommes fixé.
Pour cette année, nous avons eu la chance de rencontrer certaines personnes, dont le directeur de l’OIF qui se trouve être Suisse. Il nous a invités à participer à une journée en leurs locaux pour fêter la Journée de la Francophonie. Les enfants étaient aux anges. Il y a eu des petits concours de lecture et d’épellation pour les plus grands et des concours de peinture, dessins et collage pour les plus petits. Il y avait 2 équipes, notre Centre évidemment et une école de Pétion Ville. L’école a gagné les concours pour les plus grands, mais nos « petits monstres » ont gagné le leur. Ils sont tous repartis avec des petits cadeaux quand même. Ils ont aussi fait venir une équipe théâtrale pour leur donné un spectacle et ont eu droit à un petit goûter. Cette collaboration avec l’OIF nous a fait rencontrer une autre personne qui travaille à l’alliance française. Ils organisent sur Haïti des soirées cinéma gratuites. Nous avons donc pu, avec eux, organiser une soirée sur la place de sport du quartier, soirée que nos enfants ainsi que toutes les personnes de la zone ont tellement apprécié qu’ils en réclament encore…. Le film était « Belle et Sébastien », dernière version. Lors de nos journées à l’OIF pour l’organisation de la Journée, nous avons fait connaissance de plusieurs jeunes Haïtiens qui, eux aussi, ont une petite association pour soutenir les plus défavorisés. Ils nous ont téléphoné, afin que l’on puisse profiter d’une clinique mobile. Ils connaissent un médecin, qui a décidé de donner un peu de son temps. Ils sont déjà venus un samedi voir nos enfants et nous allons continuer à les suivre ensemble une fois par mois.
Cette année, nous avons eu quelques petits accros avec certains des plus turbulents. Un de nos enfants par exemple, Zalès, n’a pas trouvé mieux que de tomber d’un toit. Pas du nôtre heureusement! Eh oui, ce jeune homme de 8 ans jouait avec une simple petite élastique. Ces tirs n’étant pas trop bon, l’élastique a été atterrir sur le toit de la maison où il habite. En voulant aller la récupérer, il a sauter d’un toit à l’autre et …. il a atterri à environ 4, 5 mètres plus bas à plat ventre sur le sol, la tête sur la 1ère marche d’escalier. Cela s’est passé le soir, sa maman est venue au Centre avec lui, mais nous étions absents malheureusement. Elle a dû faire 3 hôpitaux avant qu’enfin on s’occupe de cette urgence… Il a eu une chance folle mais était quand même bien amoché. Dans cet hôpital que je n’ose pas citer, ils lui ont juste recousu la lèvre et ne se sont pas occupés du plus important, ses dents… ils ne lui ont même pas fait passé de radio de contrôle. Ils lui ont seulement demandé si le petit avait perdu connaissance. Quand j’ai eu connaissance du problème 2 jours plus tard, je me suis rendue avec eux dans un hôpital digne de ce nom. Le problème qui se passe surtout en Haïti, est que pour faire des examens, il faut payer avant et souvent les parents n’ont pas l’argent nécessaire. Il est vrai qu’ils ne connaissent aussi souvent pas ceux qui sont, soit les meilleurs ou qui ont des urgences gratuites. Même si les urgences sont gratuites dans certains, les examens eux, non. Nous avons été reçus par la dentiste, qui nous a dit que si le petit était venu le jour même elle aurait pu sauver ses 2 dents. Sa tête ayant atterri sur la marche d’escalier, 2 dents se sont enfoncées dans la gencive. Elle a pu en ressortir une, mais l’autre a été arrachée et elle n’a pas pu la replacer, car Zalès était tellement apeurer, qu’il se débattait trop. Sa maman et moi devions le tenir, car même si l’anesthésie faisait effet, la peur des appareils était trop grande à gérer pour lui. 2 jours après, il vient au Centre avec sa maman, qui devait presque le porter. Il n’avait plus de force et avait mal un peu partout. Nous sommes retournés aux urgences de cet hôpital pour faire des radios, qui ne montraient heureusement rien d’anormal. Ce qui s’est passé, c’est qu’il a fait une infection sur la suture qui avait été faite dans le 1er hôpital. Les infirmières ont dû à nouveau le martyriser, mais pour son bien. On entendait ses cris jusqu’à l’extérieur avec sa maman. Mais déjà le soir il se portait mieux. Il a même pu assister à la séance de cinéma avec pour ordre de rester avec un morceau de tissu propre sur sa bouche pour éviter la poussière et une réinfection. Il va à nouveau mieux, tellement qu’il recommence à faire des bêtises…. ah les enfants…. Nous en avons un autre qui a rien trouver de mieux à faire que de jouer dans la cour à pieds nus et s’est arraché un bout d’ongle du gros orteils. Pour cela, la pharmacie de secours à suffit. Nous avons aussi eu une petite frayeur avec Naïka, petite fille de 6 ans, qui a le poids et la taille d’un enfant de 3 ans. Elle a eu de la fièvre pendant 5 ou 6 jours, nous l’avons fait hospitaliser et après avoir suspecter la scarlatine, la rougeole, les médecins se contredisaient un peu et ne nous donnaient pas vraiment de détails… quoi qu’il en soit, elle est ressortie en meilleure forme grâce aux médicaments, mais nous ne serons jamais au courant de ce qui s’est vraiment passé…. Olivier, un autre de nos petits gars de 7 ans a fait une fièvre assez importante pendant 8 jours. Nous l’avons fait hospitaliser 6 jours. Nous avons été faire plusieurs examens. La plupart des examens de sang ont pu être faits à l’hôpital où il se trouvait, mais pour 2 d’entre eux, j’ai dû me rendre à moto dans un hôpital qui se trouve assez loin pour les faire analyser. Pour la radio, comme leur appareil était en panne, j’ai dû prendre le petit sous le bras et aller la faire ailleurs… Depuis qu’il est sorti il se porte mieux. Nous l’avons pris au Centre pour dormir avec sa maman les deux 1ères nuits, car vu où ils logent, il n’aurait pas pu se remettre correctement. Vous dire ce qu’il a eu?… Nous attendons encore le compte rendu des médecins et devrons encore attendre 2 semaines, il paraît, pour l’avoir. Il est clair que le plus important est qu’il aille mieux. Mais je peux vous dire que par moments, on se sent démuni face à certaines choses dans ce pays.
Comme vous pouvez le constater, nous essayons de faire le maximum, mais ne pouvons malheureusement des fois pas tout gérer. Aider les parents dans leurs problèmes, non, mais les soutenir afin que leurs enfants soient au mieux de leur forme et puissent grandir le mieux possible, oui, dans certains cas. Nous aimerions pouvoir faire plus pour ces enfants, les voir évoluer et grandir avec le moins de tracas ou de maladie possible. Mais pour ceci, il nous faudra attendre d’avoir les épaules plus larges et un peu plus de moyens financiers, car tous ces frais médicaux coûtent de plus en plus cher en Haïti. Le dollar est en train de grimper et affole la population, qui voit les marchandises augmenter avec. Comme ils ont souvent que juste assez d’argent pour se nourrir, se soigner reste un de leurs soucis et cela est compréhensible et louable pour des parents.
Autre nouvelle qui nous réjouit. Avec le temps, nous avons déjà pu énormément parler avec les parents qui frappaient leurs enfants, pratique malheureusement encore trop présente en Haïti. Ceux avec qui nous avons parlé ont déjà vu une différence avec le caractère de leurs enfants, quand ils ne les frappaient pas, mais leur parlaient et leur donnaient d’autres punitions. Vous rappelez vous le petit, dont je vous ai parlé dans un autre article, qui m’avait mordu jusqu’au sang. Depuis qu’il est au Centre et que ses parents ne le frappent plus, je ne dirais pas que c’est devenu un ange, mais presque. Même ses parents m’ont avoués, qu’ils voient une nette différence à la maison et reconnaissent que le frapper n’était pas ce qu’il y avait de mieux.
Nous avançons à petits pas, mais ces petites victoires nous renforcent dans l’idée que chaque jour que dieu fait, ces enfants évoluent et avancent, apprennent un peu plus à la place de stagner dans la rue et de faire des bêtises. Encore une fois, tout ceci est grâce à vous, vous qui nous suivez et qui continuez à nous soutenir dans cette action.
Un tout grand MERCI
Mady
Un concert réunissant trois choeurs dirigés par Michel Corpataux a été organisé à l’église de Bulle le 8 février 2015.
Le « Choeur des Armaillis de la Gruyère », « La Chanson du Pays de Gruyère » et la »Concorde de Riaz » nous ont offert un magnifique concert. La quête à la sortie a permis de récolter une jolie somme versée en faveur de l’association.
Un immense merci aux chanteuses et chanteurs pour leur belle prestation.
Ce fut une joie de revoir les anciens et de connaître les petits nouveaux le lundi 15 septembre. Ils m’avaient confectionné une pancarte marquée (bon retour Mady avec pleins de baisers) et bien sûr pleins de dessins. L’équipe était au complet prête pour une nouvelle année. Les retrouvailles furent émouvantes.
Après mon départ pour la Suisse en mars, le Centre a continué son petit bonhomme de chemin jusqu’à sa fermeture fin juin pour les vacances scolaires.
Ils ont fait venir les enfants pour 4 journées récréatives durant cette période (2 samedis en juillet et 2 samedis en août).
Pour la réouverture début septembre, ils ont fait un super travail, surtout que le nombre d’enfants a considérablement augmenté. L’an dernier nous en avions 34 et cette année nous avons atteint notre quotta de 50 enfants. Il faut préciser que parmi les nouvelles arrivées, il y en a 2 ou 3 qui sont de vrais » petits adorables monstres « . Nos deux enseignants ont donc eu un sacré mérite vu le nombre d’enfants et la masse de travail supplémentaire. Quelle patience…
A mon arrivée mi-septembre, j’ai pu constater que les journées étaient restées aussi bien structurées que l’an passé et que les choses mises en place fonctionnaient toujours plus ou moins bien. Un des inconvénients avec un plus grand nombre de petits le matin (entre 20 et 25 selon les jours), est qu’il faut arriver à leur apprendre (pour les nouveaux) et réapprendre (pour les anciens) à rester en ligne pour le lavage des mains sans se disputer, se bousculer, se pincer ou se mordre et de rentrer en silence dans le Centre. Dans l’ensemble cela se passe plus ou moins sans problème mais ils restent des enfants, qui ne reçoivent pour la plupart non pas une éducation à la maison mais plutôt des coup de ceinturons, donc plus difficile à gérer.
Par exemple, un des nouveaux (un des 2 jumeaux de 3ans) se disputait lors de la distribution des nounours un matin avec son frère, il ne voulait pas attendre son tour. Rose-Andrée (l’institutrice de la petite enfance) m’a appelé pour l’aider car elle ne pouvait pas gérer les deux. Je l’ai donc pris pour me rendre à l’extérieur afin de lui expliquer d’attendre un moment. C’est un enfant qui ne veut pas écouter et qui ne tient pas en place. Tout en essayant de le calmer, je me suis rendue compte que cela serait difficile. Il a décidé de retourner à l’intérieur , pour cela il m’a mordu jusqu’à l’os au bras. Nous avons appelé ses parents qui sont venus le chercher. Nous nous sommes entretenus avec les parents afin qu’ils ne le frappent pas, mais qu’ils trouvent un moyen tout en parlant avec lui qui ferait qu’il comprenne. Ils ont dû avoir une bonne discussion avec lui, car même s’il reste turbulent par moment il se comporte beaucoup mieux.
Ce qui m’a le plus choqué et fait de la peine en arrivant, a été de voir les enfants arrivés tout maigre après 2 mois d’été à la maison. Ce qui me conforte dans l’idée que ce que nous avons mis en place avec ce Centre est une très bonne chose pour les enfants défavorisés. Nous sommes retournés avec plusieurs enfants voir le pédiatre. En lui expliquant cela, elle nous a donné une recette de lait enrichie qui agit conte la malnutrition. Cela se compose de lait, d’huile et de sucre brun. Nous avons complété cela en achetant des médicaments contre les vers qui affaiblissent les enfants.
Nous vous remercions encore et encore de continuer à nous suivre et soutenir ce projet afin que ses enfants restent en pleine forme et puisse continuer a apprendre au mieux.
Mady
Le vendredi 18 avril 2014, je m’envole pour passer une semaine à Port-au-Prince. Je vais retrouver les gens, les lieux que j’ai quittés il y a… 16 ans.
En sortant de l’avion, la chaleur me confirme que je ne me suis pas trompée de destination!!! La journée, il fait entre 35 et 40 degrés, la nuit est légèrement moins chaude.
Une bonne partie de la ville de Port au Prince, assaillie par le séisme de 2010, a été démolie. Quelques bâtiments pas encore reconstruits indiquent l’ampleur du tremblement de terre. C’est une ville qui se relève petit à petit. Des immeubles se bâtissent, des bâtiments se rénovent et des routes se contruisent, ce qui améliore la circulation. Une ville plus propre qu’avant, les tas d’ordures sont évacués par un service de voirie.
En me promenant, je remarque que les gens sont indifférents à ma couleur de peau, ils ne m’interpellent pas en me criant « blanc, blanc, blanc ». Je pense qu’il y a eu tellement de secouristes étrangers après le séisme que le peuple Haïtien s’est habitué à côtoyer des blancs, ils sont moins surpris de voir des étrangers autour d’eux.
Le social s’est beaucoup développé, il y a des centres de distribution de repas pour quelques gourdes (centimes). Les enfants traînent moins dans la rue, ils sont placés dans des foyers. Les Haïtiens que en ont les moyens peuvent faire une assurance maladie, ce qui est nouveau
J’ai fait la connaissance avec le comité Haïtien et le personnel. Des personnes de confiance, soucieuses de bien faire et dévouées pour le centre. L’accueil a été très chaleureux.
La maison qui abrite le centre de jour est spacieuse avec un certain confort. Elle est constituée de grandes pièces qui sont nécessaires pour accueillir environ 40 enfants de 3 à 13 ans chaque jour. Tout l’espace est bien utilisé. Les arbres et les plantes qui ornent la cour d’entrée la rende accueillante. Elle est sécurisée par un grand portail d’entrée et fermée par un mur qui entoure la maison.
Les enfants sont venus me souhaiter la bienvenue le lundi de Pâques. L’école commençait le lendemain. Ils se sont tous présentés à moi. Je leur ai distribué les jeux, les livres que j’avais amenés. C’était la fête pour tout le monde… Mardi matin, j’ai participé à une journée d’école. Le programme est structuré, le cadre est bien défini et la discipline est respectée.
Je peux témoigner que l’argent envoyé a permis l’ouverture du centre et que le projet mis en place est à la hauteur de notre espérance. Un tout grand bravo à Lisiane, Mady et à Aurélie pour la mise en place de cette structure, c’est un sacré beau boulot!!!
J’ai eu beaucoup d’émotion et de plaisir à revoir les personnes que j’ai côtoyées lors de mon 1er séjour. J’ai eu la surprise de revoir des endroits, des lieux transformés et bien aménagés. Mais la misère est toujours présente et ça, j’espère de tout coeur que lors de ma prochaine visite, je ne le reverrai plus!
Gene
Quelle belle fête nous avons eue!
Les enfants et les parents étaient tous au rendez vous pour passer une journée inoubliable… Ils sont arrivés presque tous pour l’heure prévue. En attendant que tout le monde soit présent, nous avons distribué des boissons et mis de la musique pour passer le temps. Mes parents étaient heureux d’être présents pour assister à leur bonheur….
Les cuisinières ont été à l’œuvre depuis 7 heure le matin afin que le repas soit une réussite… Et ce le fût.. Au menu: viande de cabri, riz, salade de pomme de terre et carotte rouge, gratin de pâtes et bananes pesées. Pour le dessert mes parents ont voulu offrir un gâteau afin que le repas se termine en beauté. Tout le monde s’est régalé…
Par la suite nous avons reçu le père noël, bien sûr. Afin qu’il soit parfait, une amie suisse nous a acheté un magnifique costume de père noël que mes parents ont pris dans leurs valises. Il a été à la hauteur des espérances des enfants. Tous les enfants ont été à tour de rôle sur ses genoux et il leur a parlé des choses à améliorer cette année, ou les a félicité pour leur comportement. Après sa petite leçon de moral, il leur a donné leurs cadeaux de noël. Ils étaient aux anges, soit une barbie pour les petites filles, un bijou pour les plus grandes et une voiture pour les garçons.
Quatre de nos grands garçons nous avaient préparé un petit théâtre en créole (de vrais comiques qui ont du talent…) et quatre filles nous ont fait une belle danse.
Après nous avons distribué pour chaque famille des sachets de riz et du chocolat suisse.
De nombreuses personnes qui savaient que mes parents venaient pour les fêtes ont donné beaucoup de matériel scolaire, de souliers et des habits que ma maman a eu la joie de leur faire essayer. Nous remercions encore tout le monde pour ces 4 valises et le soutien continuel.
Nos enfants vous envoient leurs meilleurs vœux et des milliers de bisous.
Mady
Et oui, les fêtes approchent à grands pas… que le temps passe vite dans ce beau pays d’Haïti.
Le Centre continu son bonhomme de chemin, gentiment mais sûrement, à la vitesse du pays et de ses aléas. Comme je vous ai déjà raconté, les problèmes se suivent souvent mais ne se ressemblent pas. Nous avons eu notre lot avec l’électricité. Maintenant que tout est arrangé, s’est dinepa ( distribution d’eau par tuyau) qui a décidé de voir si nos nerfs pouvaient tenir le choc. Et oui il faut prendre les choses en riant dans ce beau pays d’Haïti, c’est mieux et moins nocif pour la santé… Bref, pendant un mois ils ont coupé l’arrivée d’eau de plusieurs quartiers à cause de travaux. Donc il nous a fallu acheter à 2 reprises un camion d’eau pour que l’on puisse faire à manger, tirer l’eau aux wc et bien sûr se doucher. Afin d’économiser au mieux l’eau, car le camion d’eau est 5 fois plus cher que l’abonnement, nous gérons au mieux le « pipi » des enfants, c’est à dire que l’on est obligé de ne pas tirer l’eau avant une quinzaine d’enfants et bien évidemment se doucher au bokit ( bidon ).
En ce qui concerne les fêtes de Noël, nous faisons des ateliers bricolage avec les enfants afin de mettre leurs empreintes personnelles pour qu’ils se sentent heureux de participer. Nous avons demandé aux grands de fabriquer une carte de Noël pour leurs parents et avons aidé les petits pour qu’ils puissent aussi avoir la joie dans offrir une. Pour la déco, nous avons bien sur acheté le traditionnel sapin avec les guirlandes…. Mais les enfants ont aussi mis leur propres décos, nous leur avons montré comment faire de jolis sapins en papier avec boules en couleur et papier d’alu, ainsi que la confection d’étoiles en carton. Ils ont mis une application et une joie à fabriquer de leurs propres mains ses sapins, ils en sont très fiers et nous aussi. Nous aurons la joie de les mettre au mur lundi. Nous allons organiser un repas de fête avec les enfants et leur parents avec une distribution de nourriture sèche pour les parents et évidemment des cadeaux pour les enfants. Mes parents viennent nous trouver pour cette fin d’année 2013 et vont pouvoir participer aux activités du Centre et par la même occasion voir le bonheur des enfants pour ce Noël.
Une bien triste nouvelle, notre stagiaire, Aurélie Biolley, est retournée à son train train quotidien suisse…. Nous lui souhaitons tout le meilleur pour la suite de sa vie, et la remercions encore pour son travail exceptionnel ainsi que sa dévotion, et tout l’amour qu’elle a donné à ses enfants.
A bientôt pour de nouvelles histoires depuis le bout du monde, votre amie, sœur, fille, qui vous remercie encore pour votre soutien à ces merveilleux bouts de choux.
Mady
L’objectif de CAJEDD est d’accueillir des enfants défavorisés dans une structure de jour spécifique afin de les encadrer, les nourrir et les stimuler de manière quotidienne. La réflexion principale qui nous a conduit à définir la structuration de la journée fût la suivante: comment offrir une continuité dans les apprentissages aux enfants n’ayant accès à l’école que de manière discontinue.
Nous acueillons des enfants de 3 ans à 13 ans, à l’exception d’une enfant d’une année et demi d’une employée. Les activités ont été pensées par tranche d’âge, mais encore par niveau de compétences. En effet, des enfants de 12 ans peuvent se retrouver avec un niveau très faible dans les apprentissages basiques.
Le Centre d’accueil de jour nous permet d’avoir plus de souplesse quand à la manière éducative proposée. D’une part, nous souhaitons travailler la discipline et les prérequis comportementaux afin d’aider ces enfants à entrer dans un système scolaire. Exemples: rester assis, écouter une consigne, suivre une consigne, respecter les règles, garder le silence, bref tout comportement qui influence la concentration de l’enfant face à une activité. D’autre part, nous souhaitons donner de la place aux apprentissages de base également travaillés dans les écoles. Le nombre d’enfants ainsi que la présence de 2 à 3 accompagnants (une éducatrice de la petite enfance, engagée) nous permet de travailler par petits groupes et donc d’être attentif à chaque niveau des enfants. Nous partons de ce qu’ils savent, et ce, dans les différents domaines travaillés.
Journée type: en règle générale, nous faisons deux groupes; un avec les enfants de 3 à 6ans, l’autre avec les enfants de 6 à 13 ans. Suivant les activités et les besoins nous changeons les enfants de groupe ou divisons ces groupes en sous-groupe. Suivant le besoin d’un enfant, il se peut qu’un accompagnant travaille en individuel avec celui-ci.
8h-10h:
10h-10h30:
Pour les grands :
- 1 activité scolaire (écriture, lecture ou mathématique) de 30 minutes
Pour les petits :
- 2 activités : prérequis (lignes ou voyelles) et coloriage/bricolage de 15 minutes chacun
Pour les plus grands, les enfants ont un cahier à leur nom dans lequel ils travaillent à leur niveau les différentes matières de base (écriture, lecture, mathématique). Pour les plus petits, nous travaillons les prérequis en groupe.
10h30-10h50 (max11h) : récréation, jeux libres ou jeux organisés sur la cour : jeux collectifs, jeux pédagogiques (à l’intérieur)
10h50 (11h)-12h :
Pour les grands :
2 activités scolaires de 30 minutes
- Écriture ou lecture
- Mathématique
- travaux manuels
Pour les petits :
2 activités de 15 minutes
- Thème de la semaine : ex. Animaux, aliments
- Couleurs
1 moment repos et/ou contes
- Lavage des mains*
- 12h-12h45 : dîner et lavage des mains
- 12h45-13h30 : histoire français-créole + questions et résumé
- 13h30 : renvoi des enfants
* Nous travaillons l’hygiène corporelle, par tous les gestes du quotidien qui permettent à l’enfant d’éviter certaines maladies ou infections.
Pour le deuxième objectif du Centre qui est d’offrir un encadrement aux enfants qui vont à l’école, nous collaborons avec des adolescents qui viennent soutenir les enfants dans leurs devoirs.
- 14h : accueil des enfants, dîner, devoirs
Voilà déjà 2 semaines que le Centre est ouvert. C’est toujours un plaisir d’accueillir les enfants chaque matin. La matinée commence par la traditionnelle gymnastique-dance en chanson, les plus petits apprécient bien ce moment, ils sont les premiers à chanter et danser avec l’éducatrice de la petite enfance .
Les enfants sont vraiment attachants, ils n’arrêtent pas de nous donner des bisous et de demander des câlins, ce qui est trop adorable. Beaucoup d’enfants m’épatent par leurs compétences que ce soit dans l’écriture, les mathématiques, la lecture,… J’ai pu créer avec du matériel de récupération un tableau à doubles entrées avec une colonne les couleurs et une autre colonne les formes, ce qui permet aux enfants d’apprendre les formes et les couleurs. La plupart des enfants avec qui j’ai joué ont assez vite compris comment remplir ce tableau, ce qui les as rendu très fier J Et moi aussi j’étais satisfaite du résultat…. J J’ai encore quelques idées pour créer d’autres jeux, ce que je vais faire durant ce prochain mois. Les plus grands sont très appliqués lors d’exercices demandés comme par exemple la dictée. ( D’ailleurs, un matin, alors que je faisais la dictée des mots à la table des grands âgés entre 9 et 10 ans, ils ont décidé d’élire le meilleur élève de la table pour que je lui dessine dans son cahier un dessin et que je lui note 10/10, Bravo ! Bien évidemment, c’était la compétition entre tous 😉 ). Avec les plus petits, il m’arrive aussi de drôle d’anecdotes, comme par exemple, la première fois que nous avons accompagné au toilette une petite fille et que nous lui avons montré comment tirer la chasse d’eau, elle n’en revenait pas de voir son pipi partir… Son expression sur son visage était tellement géniale à voir J Tous ces moments passés avec les enfants sont hyper enrichissants.
Pouvoir vivre une expérience pareille auprès d’enfants défavorisés est une sacrée chance ! Et je trouve que leurs sourires et leur joie de vivre valent tout l’or du monde…
Aurélie Biolley
Voici 3 mois que je suis arrivée en Haïti pour mettre en place notre nouveau projet. Un rêve qui me tenait à cœur depuis longtemps. Pouvoir enfin aider au mieux les enfants défavorisés sur le long terme, et, même si l’aide d’urgence était un soutien précieux pour les parents, ce n’était que pour 3 mois, en général.
Ce nouveau défi que j’attendais avec impatience m’a quelque peu prise au dépourvu et déstabilisée par moment. Je ne m’attendais pas à devoir gérer la surveillance des travaux, téléphoné tous les jours que dieu fait à l’avocat pour les papiers, le réparateur pour l’invertaire, essayé de trouver le meilleur accès internet (chose que je pensais être la plus aisé…). Une fois ses petits tracas passé (au bout de 2 mois et demi) il reste à gérer les parents qui n’ont pas encore compris que le centre est là pour le bien-être de leurs enfants et qu’en plus, c’est gratuit. L’autre souci est qu’ils ont par exemple inscrit leur enfants dans le centre l’après-midi pour les devoirs en pensant qu’ils auraient l’argent pour les inscrire à l’école ou que l’association les soutiendrait financièrement. Donc parfois, le matin entre 2 rires avec les enfants ou pendant une activité, le gardien vient me chercher car un parent vient me voir pour parler. J’essaie toujours, avec le plus grand tact, de leur expliquer que l’argent versé par la Suisse et là pour créer le centre que nous ne pouvons malheureusement pas tout faire. La plus part comprenne, mais même pour moi ça reste toujours délicat.
Il y a aussi le coté management que je ne m’attendais pas devoir apprendre, coaché toute une équipe est loin d’être évident. Mais j’ai appris dernièrement que rien ne vient avec facilité. Que si l’on reste dans son cocon et qu’on ne se lance pas des défis, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue (enfin elle paraît plus morose). Comment savoir si l’on est capable de faire une chose ou de réaliser un rêve si on ne prend pas ce risque.
Je ne regrette rien !!! Les enfants sont une telle source de bonheur et de joie, même quand ils sont désordres… Ils apprennent vite et sont curieux de tout. Les mots de la stagiaire, Aurélie, sur les derniers articles ont pu vous le démontrer…
J’aimerais par cet article, remercier encore une fois ma nièce, Lisiane (notre responsable pédagogique) qui, sans elle, je le sais, ce projet aurait mis plus de temps à apparaitre. Je remercie aussi notre 1ère stagiaire, qui, je peux vous le dire se débrouille non seulement comme une cheffe mais qui a des idées à revendre. Le comité haïtien, qui prend de plus en plus d’aisance avec les objectifs et les obligations dû au fonctionnement. Mes parents bien sûr, sans qui je ne serais pas là et le comité suisse qui fait au mieux pour trouver des fonds afin que CAJEDD puisse s’épanouir. Mais bien sûr je ne vous oublie pas, vous tous, qui continuer à me suivre dans cette folle aventure.
A bientôt sur le site
Mady Bovigny fondatrice de l’association
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Merci pour eux
Un grand merci à nos généreux donateurs qui nous permettent de poursuivre cette aventure en Haïti en faveur des plus défavorisés
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