Voici 3 mois que je suis arrivée en Haïti pour mettre en place notre nouveau projet. Un rêve qui me tenait à cœur depuis longtemps. Pouvoir enfin aider au mieux les enfants défavorisés sur le long terme, et, même si l’aide d’urgence était un soutien précieux pour les parents, ce n’était que pour 3 mois, en général.
Ce nouveau défi que j’attendais avec impatience m’a quelque peu prise au dépourvu et déstabilisée par moment. Je ne m’attendais pas à devoir gérer la surveillance des travaux, téléphoné tous les jours que dieu fait à l’avocat pour les papiers, le réparateur pour l’invertaire, essayé de trouver le meilleur accès internet (chose que je pensais être la plus aisé…). Une fois ses petits tracas passé (au bout de 2 mois et demi) il reste à gérer les parents qui n’ont pas encore compris que le centre est là pour le bien-être de leurs enfants et qu’en plus, c’est gratuit. L’autre souci est qu’ils ont par exemple inscrit leur enfants dans le centre l’après-midi pour les devoirs en pensant qu’ils auraient l’argent pour les inscrire à l’école ou que l’association les soutiendrait financièrement. Donc parfois, le matin entre 2 rires avec les enfants ou pendant une activité, le gardien vient me chercher car un parent vient me voir pour parler. J’essaie toujours, avec le plus grand tact, de leur expliquer que l’argent versé par la Suisse et là pour créer le centre que nous ne pouvons malheureusement pas tout faire. La plus part comprenne, mais même pour moi ça reste toujours délicat.
Il y a aussi le coté management que je ne m’attendais pas devoir apprendre, coaché toute une équipe est loin d’être évident. Mais j’ai appris dernièrement que rien ne vient avec facilité. Que si l’on reste dans son cocon et qu’on ne se lance pas des défis, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue (enfin elle paraît plus morose). Comment savoir si l’on est capable de faire une chose ou de réaliser un rêve si on ne prend pas ce risque.
Je ne regrette rien !!! Les enfants sont une telle source de bonheur et de joie, même quand ils sont désordres… Ils apprennent vite et sont curieux de tout. Les mots de la stagiaire, Aurélie, sur les derniers articles ont pu vous le démontrer…
J’aimerais par cet article, remercier encore une fois ma nièce, Lisiane (notre responsable pédagogique) qui, sans elle, je le sais, ce projet aurait mis plus de temps à apparaitre. Je remercie aussi notre 1ère stagiaire, qui, je peux vous le dire se débrouille non seulement comme une cheffe mais qui a des idées à revendre. Le comité haïtien, qui prend de plus en plus d’aisance avec les objectifs et les obligations dû au fonctionnement. Mes parents bien sûr, sans qui je ne serais pas là et le comité suisse qui fait au mieux pour trouver des fonds afin que CAJEDD puisse s’épanouir. Mais bien sûr je ne vous oublie pas, vous tous, qui continuer à me suivre dans cette folle aventure.
A bientôt sur le site
Mady Bovigny fondatrice de l’association