Bonjour à tous ceux qui nous suivent. J’aimerais déjà m’excuser de ne pas avoir donné de nouvelles plus vite. Le temps passe si vite, en plus certains qui sont venus nous trouver pourront vous le dire, les journées sont peut être magnifiques sous le soleil d’Haïti mais aussi fatigantes avec nos enfants turbulents….
Je peux déjà vous assurer que vos dons sont utilisés à bon escient. Non seulement les enfants sont heureux de venir au Centre, avoir un, voire deux repas avec des légumes, de la viande et des jus, chose qu’ils n’ont souvent pas chez eux par faute de moyens. Avoir des activités lucratives et pédagogiques afin qu’ils puissent apprendre et évoluer. Cette année, au nombre de 43, on a pu constater les progrès de ceux qui étaient déjà présents la première année. Ils se sentent aussi plus en confiance, donc un peu plus turbulents, mais comprennent leurs punitions quand ils vont trop loin…Les parents sont heureux de voir leurs progrès et vous remercient, car ils savent pertinemment qu’en cas de maladie, sans ces soutiens, ils ne pourraient pas soigner leurs enfants.
Les demandes d’inscriptions sont nombreuses et nous ne pouvons bien sûr pas toutes les accepter. Nous avons une liste d’attente, qui s’allonge et nous sentons bien le désarroi des parents qui doivent attendre. Pour cet automne, comme notre quotta est de 50, nous allons pouvoir accueillir 8 nouveaux enfants. En effet, un des jeunes qui vient depuis un an a 15 ans, donc il ne pourra plus avoir le même soutien que par le passé et va céder sa place à un autre. Il continuera à venir mais comme accompagnateur bénévole pour soutenir les instituteurs et donner des leçons au plus petits. Le but du Centre est aussi de susciter l’entraide Haïtienne, qui était plus présente par le passé, afin qu’elle reprenne le dessus. En agissant ainsi et en leur parlant, ils comprennent l’importance de cette entraide. Les plus grands, qui sont actuellement dans le Centre, commencent déjà à faire, soit la lecture aux plus petits, répéter leurs leçons, soit aussi à les aider à manger, à aller aux toilettes, etc…. Nous voyons peu à peu les choses évoluer et ceci est un grand pas en avant dans ce but que nous nous sommes fixé.
Pour cette année, nous avons eu la chance de rencontrer certaines personnes, dont le directeur de l’OIF qui se trouve être Suisse. Il nous a invités à participer à une journée en leurs locaux pour fêter la Journée de la Francophonie. Les enfants étaient aux anges. Il y a eu des petits concours de lecture et d’épellation pour les plus grands et des concours de peinture, dessins et collage pour les plus petits. Il y avait 2 équipes, notre Centre évidemment et une école de Pétion Ville. L’école a gagné les concours pour les plus grands, mais nos « petits monstres » ont gagné le leur. Ils sont tous repartis avec des petits cadeaux quand même. Ils ont aussi fait venir une équipe théâtrale pour leur donné un spectacle et ont eu droit à un petit goûter. Cette collaboration avec l’OIF nous a fait rencontrer une autre personne qui travaille à l’alliance française. Ils organisent sur Haïti des soirées cinéma gratuites. Nous avons donc pu, avec eux, organiser une soirée sur la place de sport du quartier, soirée que nos enfants ainsi que toutes les personnes de la zone ont tellement apprécié qu’ils en réclament encore…. Le film était « Belle et Sébastien », dernière version. Lors de nos journées à l’OIF pour l’organisation de la Journée, nous avons fait connaissance de plusieurs jeunes Haïtiens qui, eux aussi, ont une petite association pour soutenir les plus défavorisés. Ils nous ont téléphoné, afin que l’on puisse profiter d’une clinique mobile. Ils connaissent un médecin, qui a décidé de donner un peu de son temps. Ils sont déjà venus un samedi voir nos enfants et nous allons continuer à les suivre ensemble une fois par mois.
Cette année, nous avons eu quelques petits accros avec certains des plus turbulents. Un de nos enfants par exemple, Zalès, n’a pas trouvé mieux que de tomber d’un toit. Pas du nôtre heureusement! Eh oui, ce jeune homme de 8 ans jouait avec une simple petite élastique. Ces tirs n’étant pas trop bon, l’élastique a été atterrir sur le toit de la maison où il habite. En voulant aller la récupérer, il a sauter d’un toit à l’autre et …. il a atterri à environ 4, 5 mètres plus bas à plat ventre sur le sol, la tête sur la 1ère marche d’escalier. Cela s’est passé le soir, sa maman est venue au Centre avec lui, mais nous étions absents malheureusement. Elle a dû faire 3 hôpitaux avant qu’enfin on s’occupe de cette urgence… Il a eu une chance folle mais était quand même bien amoché. Dans cet hôpital que je n’ose pas citer, ils lui ont juste recousu la lèvre et ne se sont pas occupés du plus important, ses dents… ils ne lui ont même pas fait passé de radio de contrôle. Ils lui ont seulement demandé si le petit avait perdu connaissance. Quand j’ai eu connaissance du problème 2 jours plus tard, je me suis rendue avec eux dans un hôpital digne de ce nom. Le problème qui se passe surtout en Haïti, est que pour faire des examens, il faut payer avant et souvent les parents n’ont pas l’argent nécessaire. Il est vrai qu’ils ne connaissent aussi souvent pas ceux qui sont, soit les meilleurs ou qui ont des urgences gratuites. Même si les urgences sont gratuites dans certains, les examens eux, non. Nous avons été reçus par la dentiste, qui nous a dit que si le petit était venu le jour même elle aurait pu sauver ses 2 dents. Sa tête ayant atterri sur la marche d’escalier, 2 dents se sont enfoncées dans la gencive. Elle a pu en ressortir une, mais l’autre a été arrachée et elle n’a pas pu la replacer, car Zalès était tellement apeurer, qu’il se débattait trop. Sa maman et moi devions le tenir, car même si l’anesthésie faisait effet, la peur des appareils était trop grande à gérer pour lui. 2 jours après, il vient au Centre avec sa maman, qui devait presque le porter. Il n’avait plus de force et avait mal un peu partout. Nous sommes retournés aux urgences de cet hôpital pour faire des radios, qui ne montraient heureusement rien d’anormal. Ce qui s’est passé, c’est qu’il a fait une infection sur la suture qui avait été faite dans le 1er hôpital. Les infirmières ont dû à nouveau le martyriser, mais pour son bien. On entendait ses cris jusqu’à l’extérieur avec sa maman. Mais déjà le soir il se portait mieux. Il a même pu assister à la séance de cinéma avec pour ordre de rester avec un morceau de tissu propre sur sa bouche pour éviter la poussière et une réinfection. Il va à nouveau mieux, tellement qu’il recommence à faire des bêtises…. ah les enfants…. Nous en avons un autre qui a rien trouver de mieux à faire que de jouer dans la cour à pieds nus et s’est arraché un bout d’ongle du gros orteils. Pour cela, la pharmacie de secours à suffit. Nous avons aussi eu une petite frayeur avec Naïka, petite fille de 6 ans, qui a le poids et la taille d’un enfant de 3 ans. Elle a eu de la fièvre pendant 5 ou 6 jours, nous l’avons fait hospitaliser et après avoir suspecter la scarlatine, la rougeole, les médecins se contredisaient un peu et ne nous donnaient pas vraiment de détails… quoi qu’il en soit, elle est ressortie en meilleure forme grâce aux médicaments, mais nous ne serons jamais au courant de ce qui s’est vraiment passé…. Olivier, un autre de nos petits gars de 7 ans a fait une fièvre assez importante pendant 8 jours. Nous l’avons fait hospitaliser 6 jours. Nous avons été faire plusieurs examens. La plupart des examens de sang ont pu être faits à l’hôpital où il se trouvait, mais pour 2 d’entre eux, j’ai dû me rendre à moto dans un hôpital qui se trouve assez loin pour les faire analyser. Pour la radio, comme leur appareil était en panne, j’ai dû prendre le petit sous le bras et aller la faire ailleurs… Depuis qu’il est sorti il se porte mieux. Nous l’avons pris au Centre pour dormir avec sa maman les deux 1ères nuits, car vu où ils logent, il n’aurait pas pu se remettre correctement. Vous dire ce qu’il a eu?… Nous attendons encore le compte rendu des médecins et devrons encore attendre 2 semaines, il paraît, pour l’avoir. Il est clair que le plus important est qu’il aille mieux. Mais je peux vous dire que par moments, on se sent démuni face à certaines choses dans ce pays.
Comme vous pouvez le constater, nous essayons de faire le maximum, mais ne pouvons malheureusement des fois pas tout gérer. Aider les parents dans leurs problèmes, non, mais les soutenir afin que leurs enfants soient au mieux de leur forme et puissent grandir le mieux possible, oui, dans certains cas. Nous aimerions pouvoir faire plus pour ces enfants, les voir évoluer et grandir avec le moins de tracas ou de maladie possible. Mais pour ceci, il nous faudra attendre d’avoir les épaules plus larges et un peu plus de moyens financiers, car tous ces frais médicaux coûtent de plus en plus cher en Haïti. Le dollar est en train de grimper et affole la population, qui voit les marchandises augmenter avec. Comme ils ont souvent que juste assez d’argent pour se nourrir, se soigner reste un de leurs soucis et cela est compréhensible et louable pour des parents.
Autre nouvelle qui nous réjouit. Avec le temps, nous avons déjà pu énormément parler avec les parents qui frappaient leurs enfants, pratique malheureusement encore trop présente en Haïti. Ceux avec qui nous avons parlé ont déjà vu une différence avec le caractère de leurs enfants, quand ils ne les frappaient pas, mais leur parlaient et leur donnaient d’autres punitions. Vous rappelez vous le petit, dont je vous ai parlé dans un autre article, qui m’avait mordu jusqu’au sang. Depuis qu’il est au Centre et que ses parents ne le frappent plus, je ne dirais pas que c’est devenu un ange, mais presque. Même ses parents m’ont avoués, qu’ils voient une nette différence à la maison et reconnaissent que le frapper n’était pas ce qu’il y avait de mieux.
Nous avançons à petits pas, mais ces petites victoires nous renforcent dans l’idée que chaque jour que dieu fait, ces enfants évoluent et avancent, apprennent un peu plus à la place de stagner dans la rue et de faire des bêtises. Encore une fois, tout ceci est grâce à vous, vous qui nous suivez et qui continuez à nous soutenir dans cette action.
Un tout grand MERCI
Mady